J 041 Tyazhinskiy – Atchinsk

Jeudi 21 Juin 2018

Avant de parler de la journée du 21, petit retour en arrière car j’ai oublié une rencontre lors de ma journée de mercredi : le garde barrière du passage à niveau

Vers 15H, la pluie se mettant à tomber, je choisis une maison de garde-barrière. Comme les passages à niveau sont automatiques, je me dis que c’est inoccupé.

Mais au moment où un train arrive un garde barrière sort de sa petite maison et surveille les barrières, les chicanes qui sortent du sol pour empêcher les voitures de s’engager et le cycliste qui squatte sa guitoune !

Il me fait prudemment reculer car il y a un Transsibérien qui arrive sur la voie opposée mais un autre train, de marchandise celui-ci, arrive de l’autre sens et passe dans un bruit d’enfer. Je vois les traverses et le rail se soulever d’au moins 10 cm après le passage de chaque roue !

Je demande au garde-barrière combien de trains passent chaque jour. La réponse est précise : 78.

Et combien de camions passent le passage à niveau ? Plus de 7.000 par jour. Je ne me rends pas compte si ce chiffre est élevé… environ 5 chaque minute en moyenne si je compte bien. Réflexion faite c’est pas mal…

Revenons à la journée du 21 Juin…

En partant de l’hôtel Den, photo de l’ours ou plutôt de sa cage : ça semble être une habitude de les mettre en cage ces pauvres ours…

Le départ se fait sous un soleil timide après une nuit où il y a eu pas mal d’orages.

Il faut croire que ça n’est pas terminé car avant 11H je vois que le ciel s’assombrit derrière moi.

Bientôt j’entends le tonnerre et… j’accélère la cadence en scrutant les alentours pour un abri, même de fortune.

Coup de chance, une grande station service !

Je mets le vélo à l’abri de l’auvent et je cours dans les toilettes – douches. De là je peux regarder à quoi je viens d’échapper…

La pluie arrive…

20 minutes plus tard le soleil est revenu et je repars vers le petit bourg de Bogotol.

Le village de Bogotol où serpente la rivière Tchoulym.

Un peu plus loin en rase campagne une espèce d’entrepôt ou de brocante (?) de trains, locomotives, wagons…

Vers 16H nouvel orage et je me réfugie in extremis dans le Café M53 après une nouvelle course poursuite où j’ai roulé sur le plat à 47km/h, poussé par un vent plus que violent.

J’approche de la ville d’Atchinsk que l’on contourne par le nord.

Un énorme complexe minier et industriel me fascine tant il est gigantesque et fait penser à des bandes dessinées de science-fiction…

J’arrive dans la ville où circulent plus de camions que de voitures.

Je trouve un hôtel avec un petit studio où je peux me préparer à manger, faire la lessive et même un peu de repassage.

Au moment où l’équipe de France joue contre le Pérou à Ekaterinbourg (bonjour à Seva !) je dors à poings fermés.

Le trajet était long avec 137 km.

Un dernier regard sur cette vision d’un monde industrialisé à outrance

Et je reprends la route pour Krasnoïarsk où je dois arriver demain.

Bonne journée !

8 réflexions sur « J 041 Tyazhinskiy – Atchinsk »

    1. Mais quand on veut se faire comprendre et qu’on fait un effort pour comprendre, tout devient facile. En général les gens ici sont gentils et patients avec le touriste en vélo 🙄. Ça arrive parfois (mais c’est rare heureusement) que certaines personnes se mettent à parler fort, même crient, pour que je les comprenne comme si j’étais sourd. Je mets les doigts dans les oreilles pour leur montrer que j’entends bien et en général ils se remettent au diapason. 😀

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    1. C’est une région d’aciéries et de métallurgie… c’est pas joli à proprement parler mais je trouve ça incroyable comme spectacle. On se croirait sur une autre planète..

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  1. ne vous inquiétez pas pour le joli…joli de la région avec l’industrie même lourde c’est mieux qu’avant…….. car avant c’était…?

    Le Goulag…………………Et réjouissez-vous Stéphane approche du Baïkal et la vous allez voir(lecture conseillée sylvain tesson)
    autres paysages autres populations……
    merci Stéphane pour ce que tu nous fait vivre…..par procuration…!
    bises
    j-l

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    1. Goulag sans « s », goulags au pluriel… tout ce qui était à l’est de l’Oural à partir de Ekaterinbourg était une terre d’exil, à l’époque des tsars comme à l’époque stalinienne. Entre travaux forcés, camps d’internement où on exécutait à qui mieux mieux, l’est de la Russie est rempli de charniers. C’est vrai qu’il vaut mieux une mine de fer, des hauts fourneaux qu’un goulag. En tant que natif de la région de Maubeuge, ça n’est pas le fait qu’on défigure le paysage qui me frappe, c’est la taille et l’échelle de ces bassins industriels.
      Il y a une démesure, un gigantisme qui donnent l’impression que c’est surnaturel.
      Et encore plus quand on traverse des heures durant des paysages de campagne où la nature est presque à l’état brut. Ça fait un contraste étonnant.

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  2. Hello Dad’ 🙂
    Considères-tu la taille de la Terre autrement après avoir parcouru 4000km, soit 10% de sa circonférence en un mois environ ? Bravo pour le chemin parcouru et merci pour le plaisir que tu nous fais vivre avec cette aventure.
    Les orages du jour avaient l’air très intenses, donc continues de faire bien attention à toi.
    Bizzzzz
    Ben

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    1. Bien sûr c’est grand mais pour un bipède endurant (et il parait que l’espèce humaine est plus endurante qu’un cheval…) qui a du temps devant lui et qui doit bouger pour des raisons impérieuses ou simplement poussé par la curiosité, c’est pas du tout impossible de faire un petit tour de notre planète. Jeune et en bonne santé et avec quelques membres de sa tribu on doit pouvoir faire du chemin…

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