Irkoutsk

C’est « la » ville du Baïkal.

Maquette du Baïkal, Irkoutsk se trouvant au Sud-ouest du lac.

Plan en bronze de la ville en 1900-1910 sur la place Kirov au centre d’Irkoutsk

Le lac, immense réserve d’eau douce grand comme la Belgique (😜), se déverse dans une seule rivière : l’Angara.

C’est sur ce fleuve que des cosaques ont installé un campement, entouré de palissades qui sont devenues les murs d’un kremlin (château), autour duquel se sont installés les trappeurs de zibeline qui ont fait la première richesse de la ville.

Monument à la gloire des cosaques d’Irkoutsk, personnifiés par leur chef, Yakovu Pohabovu.

Au début du vingtième siècle l’arrivée du Transsibérien a consolidé cette position de capitale de la Sibérie orientale qu’occupe toujours Irkoutsk.

Entre-temps la ville avait servi d’exil aux Décembristes (ou Décabristes).

Pour faire court ce sont des nobles russes qui ont fomenté un coup d’état en décembre 1824.

Ils ont échoué et une centaine d’entre eux ont été déportés en Sibérie à Irkoutsk et à Tchita.

Ils ont purgé une peine de 10 ans de travaux forcés dans les mines de sel.

Et ensuite 20 ans d’exil. Les survivants ont été amnistiés en 1854 par le tsar suivant.

Les décembristes étaient des nobles de haut rang et ils ont continué à être aidés par leurs familles restées à St Petersbourg et surtout très bien accueillis par la population d’Irkoutsk qui était favorable aux idées progressistes.

Trois maisons typiques d’Irkoutsk ayant appartenu à des Décembristes :

Ils ont beaucoup fait pour l’essor d’Irkoutsk sur un plan culturel.

S’y ajoute un côté plus romantique avec les épouses et les fiancées des déportés qui les ont rejoints. « Une » decembriste signifie pour les russes une femme qui suit son mari dans les difficultés.

C’est pour ça qu’il y a une statue qui leur rend hommage à Irkoutsk.

La ville sous leur impulsion est devenue un centre culturel important en Sibérie (musique, salons littéraires , bibliothèques) et l’éducation des enfants a été un des apports majeurs des épouses de Décembristes.

Des institutrices les ont assistées pour apporter le savoir aux enfants d’Irkoutsk qui, reconnaissants, ont érigé une statue en l’honneur de leurs maîtresses d’école :

La ville d’Irkoutsk contraste par sa circulation, ses tramways bringuebalants aux couleurs vives et bruyants avec le calme des berges de l’Angara qui décrit une boucle majestueuse autour de la ville. Pêcheurs, promeneurs se retrouvent nonchalamment sur les bords de cette rivière à la taille et au tempérament d’un fleuve.

Les édifices religieux, utilisés comme appartements collectifs ou entrepôts à l’époque soviétique, ont été sauvés de la destruction pour certains d’entre eux par la directrice de l’architecture à Moscou qui a décidé, courageusement, de les faire restaurer.

L’église Saint Sauveur est l’exemple de ce sauvetage in extremis d’un monument exceptionnel car le seul ayant des fresques sur ses murs extérieurs.

L’intérieur de cette église est totalement vide et blanc.

C’est la plus ancienne construction de pierre de la ville mais aussi de la Sibérie-Orientale. C’est aussi l’endroit où, il y a environ trois siècles, les cosaques ont fondé leur forteresse.

Juste devant cette église se trouve un monument dédié aux fondateurs de la ville d’Irkoutsk. Ici sont enfouis les ossements des 360 premier habitants d’Irkoutsk retrouvés pendant les fouilles archéologiques faites près de l’église du Saint-Sauveur.

Le circuit Circum-Baikal

Pour voir le lac, un petit voyage en train s’impose.

L’ancien tracé du Transsibérien, abandonné aujourd’hui pour un tracé plus direct, suivait autrefois l’Angara depuis Irkoutsk jusqu’au Baïkal que le train longeait ensuite sur soixante-dix kilomètres.

Ces soixante-dix kilomètres ont nécessité deux ans et demi de travaux, des ingénieurs venus d’Italie, d’Allemagne, des pays Scandinaves pour faire près de cinquante ponts et autant de tunnels.

Ce trajet, aujourd’hui abandonné pour le Transsibérien, reste utilisé par un train « des travailleurs » (qui circule quatre fois par semaine) et un train touristique qui circule chaque jour en saison touristique.

Le train des travailleurs étant finalement plus « couleur locale », ce sera notre mode de transport.

Au départ de la gare de Slyudyanka le quai et le train des travailleurs sont bondés de touristes !

Quasiment tous sont russes et vont quitter le train à un des quarante arrêts pour partir en randonnée pour quelques jours.

Au début du trajet le temps est un peu gris.

Puis le ciel se dégage est le lac trouve de belles teintes bleutées :

Le train se vide et se remplit au passage dans chaque arrêt.

A l’occasion d’un des arrêts de notre train, nous laissons passer le train touristique qui file à toute vapeur…

Enfin c’est l’arrivée à Port Baikal et la traversée de l’Angara pour rejoindre la petite ville touristique de Listvianka

Listvianka, village de villégiature pour les habitants d’Irkoutsk : station balnéaire en été et station de sports d’hiver en hiver.

Et maintenant la prochaine étape se trouve à trente heures de Transsibérien… Novossibirsk.

À bientôt !

5 réflexions sur « Irkoutsk »

  1. ça nous évoque de bons souvenirs….nous avons reconnu notre hôtel de cet hiver à Listvianka….ce n’était pas tout à fait la même ambiance…
    bonne suite

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  2. Effectivement il commence à faire chaud… peut-être pas la canicule comme dans l’hexagone mais ça fait une belle différence avec le Moscou du Nouvel An.
    La nouvelle arrivée écarquille ses paupières devant la vie trépidante de Moscou. En ce qui me concerne ça me fait un peu regretter les étendues plus tranquilles de Sibérie.

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  3. merci beaucoup à toi pour ce que tu as fais découvrir sans oublier ce fameux chapeau
    d’archer du naddam……amené à domicile
    a quand la suite…?

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    1. Et bien si tout va bien je vais essayer de partir pour mon 66ème anniversaire le 9 Juin 2019… Je vais d’abord rejoindre Irkoutsk (train ou avion ?), faire un petit coucou à Olesya et prendre la route pour Oulan-Oude et Vladivostok. Normalement en une quarantaine de jours ça devrait pouvoir se faire (un peu moins de 4.000 km). Après… le train pour traverser la frontière chinoise et j’aimerais descendre au moins jusqu’à Pékin en passant par la muraille de Chine (1400 km), donner rendez-vous à Seb…:)

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