J 04 Nizhny-Novgorod

13 Mai 2018

Le trajet aujourd’hui était (un peu) plus calme, plus plat, moins long que la veille… donc sans trop d’efforts je suis arrivé à Nizhny Novgorod avant 16H.

Un petit aperçu de ce qui se passe sur la route avec cette vidéo

Pendant le trajet j’ai dénombré une soixantaine de radars mobiles : il faut croire que le dimanche est un bon jour pour faire rentrer de l’argent dans les caisses de la Fédération… en tout cas très bien cachés et on ne voit personne faire d’appels de phare en sens inverse

Première rencontre avec les moustiques pendant ma sieste dans un sous-bois… j’ai plié bagages rapidement et écourté mon repos de mi-journée.

Nizhny Novgorod est une ville superbe au confluent de la Volga et de l’Oka.

Je vous livre un peu en vrac quelques photos de la ville et on reparlera plus tard (car il est tard) de Michel Strogoff et de Jules Verne (dont vous allez voir le monument qui lui est dédié sur la première photo)

Statue de Maxime Gorky

Église Orthodoxe des malentendants

Le château (kremlin) de N. Novgorod

La rue piétonne du centre historique :

Demain au programme de mes « aventures » : comment traverser la Volga avant 8H du matin… sachant que le ferry normalement dévolu à cette activité ne commence sa saison que le 29 Mai !

🧐

J 03 de Vladimir à Ilevniki

Après que Griecha m’ait prévenu que la route jusqu’à Nijni Novgorod avait beaucoup de dénivelés, je commençais à craindre un peu pour cette journée nettement plus longue que les précédentes…

Le départ de Vladimir de bonne heure était vraiment sympa : peu de monde, belle lumière et donc quelque photos des édifices croisés sur mon parcours

Tout d’abord la majestueuse avenue Lénine, quasiment déserte

Puis une petite basilique (Archange Michael)

et un bâtiment administratif

Plus loin la Porte Dorée

Puis la Cathédrale de l’Assomption dédiée au Prince Vladimir le Rouge (fondateur de la ville) et à Saint Théodore

La vue sur la ville y est, paraît-il, magnifique mais le reporter de service aujourd’hui doit avancer un peu…

Au passage quand même un petit arrêt pour admirer la Cathédrale Sobor Bogolyubskoy qui est considérée comme un lieu incontournable à visiter.

Je l’ai, malgré tous ces conseils, contournée et pas visitée… la route m’appelle.

D’après mes calculs 130 km à parcourir avec quelques grimpettes sympathiques qui commencent avant la sortie de Vladimir. Mais là pas de souci : les avenues sont larges, il n’y a pas de circulation. Donc une sortie de Vladimir dans la bonne humeur d’un samedi matin ensoleillé.

Et la bonne humeur continue avec 40 kilomètres sur une route nationale des plus sympathiques : bordée d’une belle forêt, pas trop de voitures, pas le moindre camion à l’horizon … je commençais à regretter de ne pas avoir débuté mon parcours à Vladimir !

Mais au kilomètre 41, changement de programme : on rejoint l’autoroute M97 qui contourne Vladimir et on retrouve nos amis les routiers 🤪. Je ne vous refais pas le topo sur l’accotement : rien de nouveau sous le soleil de Vladimir… si ce n’est que ça dure plus longtemps, que le vent de face est plus violent (les poubelles des stations service s’envolent !) et qu’il y a plus de montées. Et moi j’avale de la poussière par tous les pores de ma peau.

Autant vous dire que quand je suis arrivé à l’hôtel après 132 kilomètres, ça n’est pas la petite passerelle à emprunter qui pouvait m’arrêter

Et pourtant elle était raide et le vélo chargé bien lourd

Et ne me dites pas que j’aurais pu enlever les sacoches pour faire, en plusieurs trajets, un travail moins stupide que Sisyphe… j’étais trop pressé d’aller prendre une douche à la fois méritée et indispensable vu mon état pitoyable.

Au total 10H20 de trajet pour 132 kilomètres avec pas mal de pauses quand même pour nourrir et hydrater mon moteur 😛

Et demain pour repartir j’emprunte la même passerelle…’😥😰😱

Mais demain j’arrive à Nijni-Novgorod sur les traces de Michel Strogoff dont je vous rappellerai les aventures!

J 02 Vladimir

Encore un départ matinal qui m’a permis de profiter de conditions sympas en début de matinée. Le vent s’est levé vers 11H.

Prendre l’autoroute en vélo ne présente pas que des avantages… il faut éviter de se rapprocher de trop près des voies de circulation. Et ne pas s’aventurer trop loin sur l’accotement pour 2 raisons :

  • Beaucoup de sable, ce que le vélo n’aime pas du tout avec son chargement
  • Du verre partout. Il doit y avoir pas mal de bouteilles qui passent par la fenêtre et atterrissent sur cette pseudo bande d’arrêt d’urgence.

Donc je zig-zag du côté macadam de l’accotement, au côté sable, un œil sur mon petit rétro pour surveiller mes arrières et un œil pour repérer les morceaux de verre, ressorts, écrous ou ornières remplies de sable ou nids-de-poule.

Mauvaise surprise peu après le départ : une zone de travaux avec basculement de chaussée. Évidemment trop étroit pour que je reste sur la seule voie de circulation au risque de créer un bouchon derrière moi. J’ai donc bifurqué sur l’autre accotement, profitant d’une accalmie de circulation en sens inverse et j’ai commencé à rouler à contre sens sur la bas-côté qui était rempli d’ornières causées par les engins qui avaient dû circuler dessus. Qui dit ornières dit sable, donc vélo immaneuvrable : on descend et on pousse à pied. Heureusement je suis arrivé à une route perpendiculaire et 200 m plus loin un chemin forestier carrossable parallèle à ma route. Ça m’a permis d’arriver deux kilomètres plus loin dans une cité un peu délabrée pour faire la jonction avec l’autoroute.

Le reste du trajet s’est déroulé sans incident :

Pause déjeuner dans un routier dont le seul mérite restera le prix réduit du repas

Pour terminer par une arrivée à Vladimir digne du Tour de France

Le panneau et la montée sont bien réels mais à mon avis le chiffre sur le panneau est largement exagéré.

En arrivant à Vladimir mon Couch-surfeur m’a communiqué son adresse mais en me disant qu’il arriverait vers 20H.

Ça m’a largement laissé le temps de ne pas trouver l’adresse, puis de la trouver, puis de faire des courses pour demain matin, avant qu’il me prévienne que sa compagne était à l’appartement.

Je suis donc installé ce soir chez Griecha (Grégory) et son amie Iulia (Julie).

Le programme de la soirée n’est pas fixé car Griecha va arriver plus tard que prévu… donc incertitude sur l’organisation du dîner mais tout ça va se mettre en place, je le sens !

Une petite vidéo de leur quartier

Et entre temps c’est décidé : on attend Griecha pour aller dîner à l’extérieur.

👍

Maintenant je vais jeter un œil à mon trajet de demain…

Prévu 123,5 km… bon il faut espérer qu’il n’y aura pas trop de montagnes russes. L’hôtel est réservé : une chambre à 10€… ça va être cool !

Une ligne droite de chez droite sur les 2/3 du trajet… pas un virage. A défaut de virages j’aurais peut-être droit à des mirages ? A part la voie ferrée qui traverse les Landes (et qui servait aux records de vitesse des locomotives avant le TGV) on n ‘a pas beaucoup de voies rectilignes comme ça dans l’Hexagone.

J 01 Moscou -Nargoye-Kirzhach

Ça y est je me suis extirpé de Moscou et la journée s’est passée un peu plus dans la verdure.

Parti de bonne heure (6H50) je suis aussi arrivé à la destination prévue à midi et demi.

Donc une courte journée de vélo mais les 80 km ont été faits sans grande difficulté.

J’ai trouvé ma place sur le bas-côté de la route et les camions ont la bonne idée de s’écarter.

Une zone de travaux m’a obligé à bifurquer de ma route et à emprunter un chemin de traverse qui m’a amené dans un terrain militaire (?) abandonné ou au moins désert, à part quelques voitures garées près des bâtiments. Grâce au GPS je suis revenu sur la route principale en passant par des sentiers en sous-bois.

Ensuite traversée de Noginsk où la rue principale a des allures de far-west

A la sortie de la ville un vétirable passage à niveau et des trains qui roulent (pas de grève SNCF)

Petit casse croute sur le bord de la route :

Et enfin l’arrivée à l’hôtel Terem à Nargoye-Kirzhach

Hébergement presque de rêve à l’écart de la route, dans la verdure et tout confort !

Demain arrivée à Vladimir où je suis attendu par mon hôte couch-surfer

J 0,5 Moscou – Moscou

Et voilà l’aéroport de Moscou au petit matin…

Le jour est déjà levé alors qu’il est un peu moins de 6 heures (heure de Moscou).

Vol tranquille hier soir et pas de mauvaise surprise en arrivant : le tapis à bagages de mon vol était juste à côté de la livraison des « hors-formats ». Le carton du vélo est arrivé au moment où je venais de récupérer mon sac.

Sortie un peu chaotique avant le déballage, remontage de la potence, des pédales et l’installation des sacoches et sac sur le vélo. Merci au petit cutter MMS et à Anne qui avait eu la bonne idée de le glisser dans ma poche hier.

Le temps de tout mettre en place et il a fallu tout enlever pour installer le vélo dans l’estafette qui assure la liaison entre le terminal et l’hôtel.

Un café, une douche et au lit pour une (courte) nuit de repos.

Ce matin il a l’air de faire grand-beau et il y a « un peu » de rangement à faire dans la trentaine de kilos de bagages sur le vélo…

La carte SIM russe (Beeline) est en place dans mon téléphone… super 👍

Paradoxalement le réseau cellulaire fonctionne mieux que leWIFI de l’hôtel, allez comprendre !

Fin de la première « journée » (qui en fait a commencé à 12H…) à l’étape prévue : Otel OK dans le quartier des métallos à la sortie de Moscou.

Pour faire court ça n’était pas une excellent idée de traverser Moscou un jour de festivités nationales. Certes c’est intéressant de voir une telle ferveur vis-à-vis des anciens combattants mais au niveau circulation c’est un casse-tête russe ! Tout le centre de Moscou était fermé à la circulation : impossible de descendre depuis la gare de Biélorussie vers le Kremlin, l’artère principale étant transformée en marée humaine avec, à chaque carrefour, des portiques de contrôle où il m’aurait fallu défaire toutes les sacoches de mon vélo. Après m’être entêté au croisement de Tverskaïa et du boulevard Strastnoy j’ai fait un assez long détour et j’ai fini par emprunter un boulevard circulaire un peu plus au nord. J’adore le bruit que font les pneus cloutés des gros 4×4 moscovites… Au moins on entend le danger arriver ☹️🤨

Ensuite l’arrivée dans le grand parc sous Ismaelova est un havre de paix… entre poussettes, trottinettes, patins à roulettes. Tous les ustensiles en « ettes » s’étaient donnés rendez-vous sur une belle allée ombragée

Ensuite c’est un petit dédale dans la banlieue de Moscou en passant sous ou sur toutes les grandes artères. A chaque fois des escaliers bien sympas comme celui-ci :

Ces escaliers sont aménagés avec une rampe pour les 4 roues d’une poussette mais pas laisser passer un vélo avec sacoches. Conclusion : on porte ! Et parfois (ça m’est arrivé 2 fois) on est aidé par un passant.

Большое спасибо, товарищи

Et pour finir une voie ferrée (celle du Transsibérien ?) à traverser en pleine voie

En attendant j’ai une chambre, une douche et je vais maintenant passer en mode veille… la journée de demain sera plus longue !

J 0 Le départ est imminent…

L’effervescence du départ commence à se calmer maintenant que tout est bouclé.

Le vélo est emballé

Dans son carton sur le toit de la voiture, prêt à partir à l’aéroport.

Anne m’a « branché » sur le site Couch Surfing et j’ai déjà trouvé un hôte qui va m’accueillir à Vl adimir pour ma troisième étape.

Apparemment il y a pas mal d’hôtes russes qui sont sur Couch Surfing, donc un bon plan à suivre.

Et voilà l’aéroport de Nice

Prochain rendez-vous à Moscou.

J -1 : Derniers préparatifs

Demain l’avion pour Moscou décolle à 18H30. Petit point sur les préparatifs.

Les bagages sont en cours d’empaquetage, c’est le moment de choisir les tenues, les équipements indispensables. Pour l’instant c’est surtout un problème de place, de volume et de poids qui me préoccupe.

Le vélo semble prêt après un dernier passage entre les mains de Laurent Floreani. Une nouvelle cassette (les pignons du dérailleur arrière) et une nouvelle chaîne devraient m’éviter de bricoler cette partie du vélo pendant quelques kilomètres.

La trousse à pharmacie est prête (merci à mon petit frère, Laurent !) et bien rangée (merci Anne).

Anne m’a préparé des étiquettes (en russe) à placer partout dans mes affaires en cas de perte, d’accident… afin de pouvoir appeler deux de ses amies russes (Tatiana et Ksénia) qui vivent à Cannes : elles seront, avec Anne, mes bonnes fées en cas de souci.

Bon pour l’instant… tout va bien, comme dirait le troisième Laurent (Jacquemin).

J -12 : Les aléas des visas…

Mauvaise nouvelle pour mon visa qui, d’après ce qu’on m’avait promis, devait me permettre de séjourner jusqu’à 180 jours en Russie…

En fait la durée du séjour ne peut dépasser 90 jours… pendant un laps de temps pouvant aller jusqu’à 180 jours.

Je peux donc sortir et revenir en Russie, le temps passé « à l’étranger » n’entamera pas mes 90 jours.

Mais au total je ne pourrai passer « que » 90 jours sur le territoire russe.

Et donc il va falloir modifier mes plans et peut-être faire comme mon prédécesseur Arnaud : prendre le train sur une partie du trajet pour que l’ensemble du voyage tienne sur 90 jours.

L’autre solution (pédaler plus vite) me semble irréaliste et au-delà de mes moyens physiques…

Et peut-être aussi faire le retour de Vladivostok en avion et pas dans le Transsibérien comme j’espérais pouvoir le faire (dérouler le film à l’envers en accéléré…).

Donc voilà un aléa que j’aurais pu anticiper si je m’étais mieux informé sur les visas longue-durée…

Sinon mon premier hôte WarmShowers (hébergement bénévole de cyclistes) est indisponible à la date convenu…

Allez hop ! Demain ça ira mieux 😃

Приключение начинается (L’aventure commence)

Merci de me tenir compagnie, grâce à ce blog, dans mon périple transsibérien.

Être bien accompagné dans un voyage le rend plus court. — Izaak Walton

Carte_générale

Les formalités administratives sont terminées, le vélo et son équipement annexe sont au point… reste le cycliste qui se pose bien sûr quelques questions sur sa forme, sur les conditions météo, sur la circulation et l’état des routes !

Départ de Nice le 8 Mai en fin d’après-midi pour une arrivée (tardive) à Moscou. Au programme à l’arrivée : la récupération du vélo, des bagages et direction un hôtel à proximité de l’aéroport de Sheremetyevo pour passer la première nuit.

Le 9 Mai (jour de la Victoire en Russie), Aéroexpress en direction de la gare de Biélorussie puis traversée de Moscou en faisant quelques emplettes (à commencer par la réactivation de ma carte de téléphone).

Ensuite « l’aventure commence » pour de vrai ! Un petit trajet de 9.279 km en 85 étapes (plus quelques jours de repos) pour arriver vers le 11 Août à Vladivostok.

Mais d’abord respect à Zéphirin (« Zef ») Jegard qui, en 2004 a rallié Brest (dans notre Armorique) à Vladivostok sur son vélo, soit 13 850 km en 70 jours environ. Respect aussi pour Arnaud Landié qui a fait le trajet de Moscou à Vladivostok en solitaire sur son VTT Décathlon Rockrider 7.1 et a témoigné de ce parcours dans son blog La piste cyclable transsibérienne

Enfin merci à Géraldine Dunbar, auteure du livre « Seule sur le Transsibérien » qui a été le déclencheur de ce projet après que je l’ai entendue à la radio raconter son voyage.