2023-05-09 Iznit – Mirleft

Tourisme pur pour cette journée qui nous conduit de Tafraoute jusqu’à l’océan.

Un dernier tour dans le souk de Tafraoute pour y admirer la spécialité locale : les babouches pour dames (il y a un modèle « célibataire » et un autre « femme mariée »… pratique pour les rencontres 😎, mais j’ai oublié la différence !).

Je me demande si le modèle à petites pompons n’est pas réservé aux cœurs à prendre… à moins que ça ne soit l’inverse 🙄
« Ici le prix c’est moins cher que gratuit » promet l’enseigne… Coluche est certainement venu à Tafraoute.

Mais assez fantasmé devant les babouches et en route pour Iznit via le col d’Aït Issafen et son hôtel restaurant imposant

Service d’eau pour trois jeunes chiots très joueurs 😊

Après la descente du col nous arrivons à Iznit dont nous longeons les murailles pendant un bon moment avant de trouver le restaurant de nos rêves

Nous nous installons à l’ombre du figuier qui donne son nom au restaurant…

À l’ombre du figuier, bonne adresse à Iznit

Deux musiciens agrémentent le repas :

Ce ne sont pas les auditions « à l’aveugle » de The Voice mais une audition « la bouche pleine »

Ensuite visite du jardin botanique…

Un peu d’ombre et de fraîcheur, apparemment un lieu apprécié des habitants d’Iznit à l’heure de la sieste
Arocaria

Et toujours des remparts recuits par le soleil

Quand ils ne font pas la sieste dans le jardin botanique, les autochtones font la sieste sur leur lieu de travail :

La rue commerçante, moyennement animée à cette heure…

Décidément il fait un peu chaud dans les terres et nous sommes contents d’arriver à Mirleft

Nous allons nous installer à Legzira Beach, un endroit prisé des pêcheurs qui font du surf-casting

La plage est très belle encadrée par des falaises percées d’une voûte sur le côté sud

Ici le produit de la pêche arrive directement dans les assiettes (après un passage sur le grill…)

Bon appétit ! Et à bientôt pour la suite de ce petit séjour touristique 😎

2023-05-08 Tafraoute (2/2)

J2 à Tafraoute sous le signe du vélo (VTT ou ATB selon qu’on utilise le français ou l’anglais 😊).

Direction la vallée d’Aït Mansour, à 28 km de Tafraoute. Petite précision sur la valeur d’un kilomètre marocain : comme en Corse le kilomètre marocain est nettement plus long que le kilomètre standard (qui vaut très exactement 1 centigrade d’arc terrestre, je le rappelle pour les non-géographes). Sinon, comment expliquer que pour parcourir les 28 km en voiture jusqu’à Aït Mansour, il faille nettement plus qu’une heure ?

Le trajet de Tafraoute à Aït Mansour (au sud-est de Tafraoute)
Il n’y a pas foule pour assister à notre départ…
Anne retrouve ses réflexes de cycliste chevronnée
Le premier Douar (un petit village) de la palmeraie

La vallée s’appelle « les Gorges d’Aït Mansour » et c’est vrai que nous sommes dans un fond de vallée entouré de parois abruptes.

Au début la route serpente gentiment au niveau de la rivière mais assez rapidement c’est une succession de montées et descentes. Si la nature a horreur du vide, elle a aussi horreur du plat !

Partout le long de la route nous voyons ces filaments, jaune fluo, qui s’agrippent dans les plantes, cactus, chardons…

Les palmiers cachent des petits jardins cultivés… ou abandonnés ! En effet les villages que nous trouvons sur notre chemin semblent bien vides d’habitants.

Le Douar Gdourt semble être totalement abandonné : les jeunes sont partis à travailler à Marrakech ou à Casa et les maisons en argile, si elles ne sont pas réparées après les pluies d’hiver ou du printemps, s’effritent pour ne laisser que des carcasses fantomatiques.

Un village en grande partie abandonné

Quelque habitations semblent bien entretenues, signe que toute présence humaine n’a pas disparu.

Et toujours ce contraste qui semble irréels entre la palmeraie et les montagnes arides qui dominent la vallée.

Anne s’est fait offrîr une casquette toute neuve par un motocycliste sur un vieux scooter : la générosité des marocains n’est pas un vain mot.

Pour la pause-repas, un petit restaurant, avec des boissons fraîches, tagines de légumes berbère (avec des œufs) et des dates de la palmeraie.

Le temps commence à se couvrir, le vent du sud amène du sable qui rend l’ambiance un peu cotonneuse…

Ça ressemble à du brouillard mais pas de trace d’humidité dans l’air.

Plus nous avançons vers le bas de la vallée, plus le ciel devient “brumeux”…

En plus il fait chaud… un petit coin ombragé avec un peu d’eau serait le bienvenu.

Ça y est l’endroit idéal pour se reposer… l’ombre c’est le repos (selon le dicton touareg)

Après ce petit trajet sur lequel nous avons bien transpiré, une petite sieste sous les palmiers n’est pas de refus 😉

Le spectacle des palmes qui ondulent avec le vent donne l’impression d’être le Calife Haroun El Poussah, dont Iznogoud rêvait de prendre la place (“Je veux être Calife à la place du Calife…”)
10 km aller, 10 km retour 😎

Après ce petit moment de détente, retour vers Tafraoute…

Sur la route nous “découvrons” un barrage et un lac, spectacle étonnant au milieu de collines sans végétation

Maintenant l’objectif est d’aller découvrir ces fameux Rochers Peints de Jean Vérame.

Pour atteindre la zone des Rochers Peints il faut parcourir une piste à 5 kilomètres au sud de Tafraoute. Puis soudain les premiers rochers (bleus) apparaissent

J’ai peur que les photos ne permettent pas de prendre la mesure de cette… démesure !

Quinze tonnes de peinture ont servi à recouvrir des rochers en 1984.

Jean Vérame est un artiste belge, né à Gand en 1939. Il vit aujourd’hui dans le sud de la France, dans les Alpilles.

Si vous voulez en savoir plus sur cet artiste atypique, suivez ce lien vers la Page Wikipedia qui lui est consacrée.

Et regardez le spectacle incroyable de ces blocs peints, en plein paysage désertique :

Peut-être une vidéo vous donnera une idée de l’ampleur de l’œuvre :

Je vous laisse, comme Anne, contempler ce spectacle…

On ne s’en lasse pas mais le soleil commence à décliner et je voudrais faire une photo du soleil qui se couche derrière le “chapeau de Napoléon”…

Bon… c’est un peu manqué car le soleil se couche dans une brume de sable en suspension dans l’air.

Tant pis, nous avons bien profité de la palmeraie ce matin et des Rochers Peints cet après-midi 🤩

Demain nous partons découvrir Tiznit et Mirleft… avec vous j’espère !

P.S. chaque titre d’article vous indique la date à laquelle la visite a été réalisée. Ayant manqué de connexion internet pendant la fin du voyage, les articles de ces derniers jours ont été rédigés après notre retour à la maison 😊

2023-05-07 Tafraoute (1/2)

Et nous voilà en route…
Direction Tafraoute !

Mais d’abord, avant de quitter Taroudant (en écriture Amazight ⵜⴰⵔⵓⴷⴰⵏⵜ – ), une visite au jardin Brahim Roudani, juste en face du palais Salam,

Le jardin Brahim Roudani, alias « Capitaine Denat »

Il doit sa création au « Capitaine Denat », premier officier des affaires civiles, affecté à Taroudant en octobre 1929.

Le capitaine avait conçu le jardin, selon son goût et au lieu voulu, juste en face de son lieu de travail. A l’époque, le jardin a été baptisé « Jardin Denat » en hommage à son créateur. Après l’indépendance, à l’instar d’autres institutions, on a rebaptisé le site pour devenir « Le jardin Brahim Roudani »

En 2004, il a été classé patrimoine national en vertu du décret 2.04.402, du 20 mai 2004, vue la diversité des espèces qu’il recèle.

Malheureusement de beaux specimen d’arbres centenaires sont visiblement morts à cause de la sécheresse…

Mais, signe des temps, un visiteur marocain est venu avec ses enfants en vélo assistance électrique cargo “long tail“, modèle Elops de chez Décathlon. C’est le vélo avec lequel mes petits-fils vont à l’école ou chez la nourrice à Lille 😉

Mais c’est en voiture que nous prenons la route, Anne et moi, en direction de Tafraoute.

Contrairement à la route entre Agadir et Taroudant, les 180 kilomètres qui nous séparent de Tafraoute ne sont pas particulièrement plats : plusieurs cols à plus de 1.800 mètres d’altitude et des virages à répétition, dans un décor aride :

En arrière plan on distingue l’anti-Atlas et par moment nous avons pu voir l’Atlas et des sommets enneigés, mais dans une atmosphère brumeuse… favorable aux mirages 🙄

Un petit coin (tout petit) de verdure dans un jardin du village de Nihit : cactus et plantes grasses qui ne demandent pas beaucoup d’arrosage…

La route continue dans le même paysage :

Pause déjeuner à Ighrem, seul bourgade d’importance sur la route. Tout semble écrasé par la chaleur ici. Deux motos belges qui s’arrêtent comme nous pour manger, suscitent un peu plus de curiosité de la part des habitants (la mienne aussi, mais ils ne sont pas très bavards ces belges !)
La boulangerie en face du café-restaurant propose des palmiers, un peu secs, mais qui font un bon dessert avec le thé à la menthe.

Après Ighrem c’est reparti pour deux bonnes heures de rallye automobile, ponctuées par des croisement acrobatiques avec des bus qui prennent toute la largeur de la route 🥵

Enfin c’est l’arrivée à Tafraoute dont le relief rocailleux est vraiment typique :

Des gros blocs de rochers partout, stimulent l’imagination ou la créativité des autochtones ou des gens de passage : chapeau de Napoléon, tête de chien…

Mais nous découvrons aussi une histoire de rochers peints qui nous intrigue…

Apparemment, un peintre belge vivant en France, serait venu à Tafraoute pour y peindre en plein désert, des rochers.

En essayant de les localiser sur un plan, je me rends compte qu’on les voit parfaitement bien sur les images satellites :

Depuis l’hôtel où nous nous sommes installés, cela doit être à 3 ou 4 kilomètres à vol d’oiseau.

Un petit sac à dos, une bouteille d’eau et une lampe frontale (il est 19 heures, la nuit pourrait nous surprendre) et nous voilà partis à la découverte des rochers peints.

Derrière nous la ville de Tafraoute disparaît peu à peu

Devant c’est une petite vallée avec des arbustes et des palmiers

Mais la vallée se resserre et il faut contourner de gros blocs de rochers

Anne fait son possible pour me frayer un chemin :

Nous progressons vers un petit col…

… qui semble conduire à d’autres cols

Comme le soleil passe de l’autre côté des montagnes, nous faisons demi-tour pour regagner un terrain moins accidenté avant qu’il fasse nuit.

Mais demain nous irons voir ces fameux rochers peints.

En attendant le jeu d’ombres chinoises est vraiment superbe, de grands monolithes se dressent à contre-jour devant le soleil

En redescendant nous retrouvons un paysage presque bucolique 😎

Nous terminons par un tour en ville et nous sommes capturés par un berbère qui a ouvert la « Maison Touareg » à Tafraoute

Tapis, vêtements, poignards, bibelots, bijoux… pour le plaisir des yeux 😉

Néanmoins nous nous laissons tenter par une location de vélo pour le lendemain matin (le propriétaire de la Maison Touareg s’est lancé dans cette activité) pour visiter une palmeraie dans la vallée d’Aït Mansour.

Rendez-vous est pris pour le lendemain matin…

Et en attendant nous nous laissons aussi entraîner vers la Table de Nadia qui, paraît-il, fait de la bonne cuisine et où les clients retournent volontiers.

La terrasse de la Table de Nadia

Et effectivement les plats sont délicieux 😋

Une très belle (et très copieuse) pastilla
Un tagine d’agneau, pruneaux et amandes grillées délicieux.

Rendez-vous demain pour la suite de nos découvertes de Tafraoute 😎

2023-05-06 Taroudant

Direction Taroudant ce matin… en voiture de location.

Le palais Salam à Taroudant. Cet ancien hôtel est maintenant à l’abandon et en totale décrépitude… splendeurs passées 😟

Je regrette presque de ne pas être parti en vélo : après la sortie, un peu chargée en circulation, d’Agadir, la route est sans le moindre relief et une bande continue sépare les cyclistes des voitures (avec de beaux panneaux indiquant qu’il s’agit d’une piste cyclable).

En plus la route est bordée de grandes étendues avec des arganiers et je vois, enfin, des chèvres 🐐 au travail dans les arbres

Visiblement le fruit de l’arganier plait aux chèvres…
Elles sont dotées d’un équilibre incroyable et semblent très sereines, même sur de petites branches.

Le berger qui garde les chèvres, doit avoir 25 ans environ, parle très bien français et nous donne quelques explications sur la fronde qu’il porte toujours à la ceinture : il faut protéger les chèvres et les moutons des chiens errants qui viennent se servir dans ce garde-manger sur pattes (comme le font les loups dans certaines régions en France). Il nous fait une démonstration de l’utilisation de sa fronde et effectivement c’est précis et ça claque comme un coup de fusil (ou plutôt comme un fouet) quand il lance un caillou qui part facilement à 50 mètres.

Arrivés à Taroudant nous commençons par une visite du souk, lieu qui a le mérite d’être à l’ombre

Un jardin public à l’entrée de la ville

En suivant au hasard le dédale des galeries du souk, nous traversons des rues peu passantes dont une avec un ancien cinéma, reconverti non pas en banque comme ça a souvent été le cas en France, mais en salon de réception pour des mariages.

L’ancien balcon, réservé aux notables, est devenu un entrepôt pour tagines de compétition. Le parterre, quant à lui, sert au stockage de la sono.

Les chats, comme partout au Maroc, sont les maîtres des ruelles…

Quelques sentences peintes sur les murs :

Je vous les livre dans l’ordre, de gauche à droite :

  • Ce qui se fait la Nuit, ne voit jamais le Jour
  • N’allez pas où le chemin peut mener, allez là où il n’y a pas de chemin et laissez une trace
  • Celui qui vise les étoiles touchera la Lune
  • Ce qui se fait de nuit parait grand le jour
  • Chaque instant est un pas vers la mort
  • Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir

Nous arrivons, après des boutiques d’antiquaires, véritables cavernes d’Ali Baba, dans l’ancien maison du rabbin (la synagogue ?)

Dans ce bâtiment superbe c’est une exposition digne d’un musée…

Apparemment il s’agit d’un siège à circoncision

Tout est à vendre, mais aucun prix n’est affiché. Normalement les photos sont interdites…

L’intérieur de la « maison du rabbin »

Avant de faire le tour de la moitié des remparts de Tarroudant, un petit beignet n’est pas de refus…

Nous sortons par la (triple) porte ouest (Bab Targhount) et nous commençons notre promenade le long des remparts qui nous rappellent ceux de Boukhara en Ouzbékistan.

La muraille crénélée a bien résisté aux siècles
Bab Agafay

La large esplanade qui longe les remparts sert de terrain de foot, de lieu de promenade ou de divertissement pour les enfants, avec des jeux, des manèges…

Il y a même des auto-temponnantes qui font la joie des adolescents et une magnifique « grande-roue »

Une « grande-roue » pour les touts-petits… actionnée à la main !
Manèges, autos-tamponnantes, grande-roue… c’est la fête pour les enfants.

Le tour des remparts continue…

Bientôt nous allons bifurquer vers la partie est des remparts où se trouve la casbah, enceinte fortifiée à l’intérieur des remparts.

Ça n’en finit pas (le tour complet des murailles fait plus de 15 km…)
Les remparts se poursuivent plus au sud
La porte (« Bab ») Lakhmiss
Bab Lahjer

Enfin la casbah intérieur… dans laquelle nous allons nous perdre en cherchant le palais Salam (celui qui est abandonné).

Mais non seulement le palais est abandonné mais visiblement des habitations ont été construites le long des murs du jardin qui entourait le palais.

Nous finissons par renoncer à notre « exploration » et nous prenons de la hauteur

Bab El Kasbah… la porte de la Casbah

Et pour finir la promenade nous attendons le coucher de soleil sur Taroudant…

Et maintenant nous allons tester le restaurant du « Complexe El Kasbah », lieu animé mais finalement pas trop fréquenté ce soir.

Le complexe El Kasbah

Demain nous poursuivons notre route vers Tafraoute et ses blocs de rochers 😎

2023-05-04 Agadir

Pour cette journée sans trajet vélo à accomplir je me suis fixé 3 objectifs (en plus de passer chez le coiffeur qui se trouve à côté du Riad 😉) :

1. Visiter le musée d’art berbère d’Agadir

2. Visiter le musée de l’histoire récente qui retrace en particulier le séisme du 29 février 1960 qui a durement touché Agadir (et fortement impressionné le petit garçon de 6 ans que j’étais à l’époque)

3. Prendre le télécabine qui monte à la Casbah qui domine Agadir

Et tout ça dans l’ordre, du plus proche au plus loin du Riad des Ch’tis d’Agadir.

Donc me voilà parti vers le musée d’art berbère.

Je suis un peu déçu car ce musée regroupe les œuvres d’artistes berbères des années 1950 à 2000. Pratiquement aucun objet montrant le savoir faire artistique ancestral des berbères du nord de l’Afrique.

Mais pour la culture berbère cette période entre 1950 et 2000 a été très importante (et visiblement féconde).

À l’époque du protectorat français les berbères ont été complètement ignorés comme « fait culturel ». La langue des berbères (l’amazigh) peut-être même totalement inconnue des occupants étrangers.

Après l’indépendance, il a fallu attendre la fin du règne du roi Hassan II pour qu’une politique de « berberisation » commence à voir le jour.

Les berbères qui représentent entre 60 et 80% de la population marocaine ont obtenu d’avoir 50% des ministères et, ce premier pas accompli, c’est toute l’administration du pays qui s’est peu à peu « berbérisée ». Les premières inscriptions officielles en amazigh sont apparues aux frontons de quelques édifices publics (depuis, dans de nombreuses régions, l’enseignement se fait en arabe et en berbère).

Mais au début des années 50, les artistes berbères, fer de lance d’un nationalisme berbère et marocain (et de l’indépendance du pays) n’avaient pas de moyen d’expression au Maroc. Et bizarrement c’est souvent en France et principalement à Paris qu’ils ont trouvé refuge pour créer librement.

Et leurs créations sont un croisement intéressant entre leur culture traditionnelle et les influences des milieux artistiques français et même anglo-américains.

Je ne suis malheureusement ni critique d’art ni même suffisamment connaisseur pour apprécier les apports des uns et des autres.

Je vous livre juste 3 exemples très différents de ce que j’ai vu dans ce musée :

Cette fresque (dont je n’ai photographié qu’une petite partie) à été réalisée sur des pages de grands livres de comptabilité (vous pourrez voir, si vous êtes attentif, les libelles des familles de comptes)
Je ne sais pas si l’artiste s’est inspiré du disque de Phaïstos, mais on dirait un mélange de hiéroglyphes et de caractères amazight.

Et mauvais chroniqueur de cette visite je n’ai même pas noté les noms des artistes qui les ont réalisées …

Maintenant le musée Mémoire d’Agadir.

Et là, hélas, grosse déception, le musée est fermé. Google me disait pourtant que j’étais dans les horaires d’ouverture du musée et que l’affluence était normale.

Mais les cadenas sur les portes d’entrée et l’état général du bâtiment ne laissent aucun doute : ça fait plusieurs mois que ce musée est fermé…

J’essaie de me renseigner à l’Institut Français d’Agadir qui se trouve juste en face mais personne ne semble même connaître l’existence de ce musée !

Dire que je suis désappointé est un faible mot…

Je n’ai plus que le télécabine pour me consoler de cette frustration…

Quelques coups de pédales (ik trap, Trien 😄) et je suis devant une magnifique gare avec des œufs comme dans une station de ski. Tout est flambant neuf et l’organisation millimétrée.

Bien sûr ça me rappelle le passage au dessus de la Volga dans des télécabines à Nijni Novgorod 😎

Mais ici le vélo reste en bas, surveillé par le gardien en poste à l’entrée.

Le prix du billet aller-retour est de 110 dirhams, soit environ 10 euros.

Au guichet on me conseille de photographier mon billet, au cas où je viendrais à le perdre.

En passant le portillon d’entrée je scanne le QR code sur mon téléphone, le portillon s’ouvre et le jeune préposée se précipite pour me bloquer le passage : c’est le billet qu’il faut scanner et c’est elle qui doit le faire.

Elle récupère mon billet et le scanne à nouveau… (résultat, à la descente mon billet, qui a déjà été validé 2 fois, ne fonctionnera plus, au grand étonnement des préposés et je serai conduit par le passage VIP jusqu’aux télécabines sans passer par le portillon 🤣).

Après c’est la montée vers la casbah d’Agadir

Entre la ville, l’océan, la forteresse au sommet de ce piton, le panorama est éblouissant 😎

Arrivé en haut je vois de près les murs de cette forteresse.

Lors du tremblement de terre de 1960, cette casbah a été entièrement détruite, murailles, habitations à l’intérieur, plus rien…

Seul le mur d’enceinte a été reconstruit, les portes sont toujours fermées et donc aucune trace visible de l’ancienne ville fortifiée.

Quelques mots sur le tremblement de terre qui a frappé Agadir le 29 février 1960 à 23H40.

La secousse sismique a duré 7 secondes avec une magnitude de 5,7 sur l’échelle de Richter (celui qui a frappé la Turquie le 6 février 2023 avait une magnitude de 7,8…).

Mais les constructions d’Agadir n’avaient pas de normes antisismiques et de nombreuses habitations se sont écroulées sur des familles rassemblées en ce deuxième soir du ramadan.

Le bilan de ce séisme est de 15.000 morts sur les 45.000 habitants de la ville…

Aujourd’hui les traces de cette catastrophe ont été effacées : une ville moderne a été reconstruite, avec de nombreux espaces verts qui donnent son charme à Agadir.

Les infrastructures portuaires
L’enceinte de la Casbah reconstruite après le tremblement de terre
La gigantesque plage d’Agadir
Un des nombreux parcs de la ville d’Agadir

Ce soir Anne arrive de Marseille. Nous allons passer une journée à visiter Agadir puis partir (en voiture) visiter la région.

Au programme : Taroudant, Tafraoute, Sidi Ifni, Guelmim, la corniche d’Aglou…

2023-05-03 Tamri – Agadir (2/2)

Ce soir depuis Tafraoute (petite ville perdue à 140 km au sud d’Agadir) je peux, de temps à autre, utiliser la connexion internet du petit hôtel Azur Tafraoute pour envoyer des photos vers mon blog.

Je suis souvent obligé d’utiliser la connexion 4G du téléphone 🤬 et, au passage, WordPress m’a rançonné de plus de 50€ (tarif annuel…) pour doubler mon espace de stockage !

Je reprends donc le fil de ma dernière étape à Aourir, ville où la vie de nombreuses bananes s’achève…

Moi je ne me laisse pas mourir de faim, surtout que la tentation est grande…

Au passage je leur demande, à tout hasard, si des tagines agrémentés de bananes, ça existe ?La réponse est un « non » étonné. Pourtant on trouve des pruneaux, des raisins dans de nombreuses tagines… pourquoi pas essayer avec des bananes ?

Toujours est-il que je me restaure à Aourir

En espérant que ça me porte chance (au moins pour la qualité du repas)

Avant d’arriver à Agadir, un grand souk au bord de la route nationale attire du monde

Souk Anza

Et bien sûr les abords de la ville sont consacrés à notre addiction collective : pétrole et gaz…

Agadir est depuis plusieurs siècles un port important, développé par les Portugais pour le commerce et modernisé dans les années 1910 par les français. Outre le commerce, c’est aussi un grand port de pêche..

Et ça sent « un peu » la sardine quand on approche d’Agadir 😊

Mais l’arrivée dans la ville est très agréable :

Je m’arrête quelques minutes pour choisir un hébergement et je me décide tout de suite pour un Riad au nom évocateur (pour moi) 🤣

Les propriétaires, Didier et son épouse Caroline (qui est la vraie Ch’ti du couple), sont encore en France (ils vivent en Bretagne) mais l’accueil de Najat, leur gouvernante, est vraiment sympa, addition de l’hospitalité marocaine et de la bonne humeur ch’timi 😊👍

Maintenant il me reste une journée pour découvrir un peu plus Agadir en attendant l’arrivée d’Anne, demain soir 🤩

À bientôt !

2023-05-03 Tamri – Agadir (1/2)

Je pars ce matin pour la dernière étape en vélo de ce voyage au Maroc…

Mes ambitions se sont sensiblement réduites entre mon projet initial et les versions successives mais c’est comme ça…

J’ai l’impression d’avoir bien profité du Maroc, qui est toujours une destination accueillante pour le visiteur, de mon vélo qui s’est montré fiable sur ces routes parfois difficiles, et de mes jambes qui ont assumé leur rôle de force motrice sans trop défaillir.

D’autres projets trottent déjà dans ma tête et j’espère bien repartir vers d’autres « aventures », si le mot n’est pas trop fort ou présomptueux.

L’an passé en rentrant du Kazakhstan je m’étais fixé rapidement sur un voyage au Maroc. Pour l’instant je pense à un pays lointain comme la… France (où il y a tant de choses à voir) ou la côte Adriatique, ou… ?

En attendant je suis à Tamri, en face de mon hôtel (où j’ai été très bien accueilli) et il est l’heure de prendre la route 🤩

Si l’hôtel porte ce nom c’est parce qu’il est en face d’une très grande bananeraie :

Et si j’en crois mon ami Michel THELIER, je vais traverser aujourd’hui la ville d’Aourir, haut lieu d’échanges de la banane…

En attendant j’avance dans une brume tenace…

Je passe devant des cabanes, mi-bidonvilles, mi-cabanes de pêcheurs qui, pour l’instant, semblent inoccupées :

Je lance l’écoute de la playlist de Francis Cabrel, en commençant bien sûr par « la cabane du pêcheur » de façon à être en osmose avec cet environnement.

Mais c’est presque « Hors saison » aujourd’hui : j’ai l’impression d’être entre Hossegor et Lacanau en plein mois de novembre. Je ne suis pas certain que le phare devant lequel je passe réussisse à percer cette crasse…

Quand je m’arrête pour filmer un joli site de surf-casting, mes mains sont humides de transpiration et de ce brouillard au point de glisser sur mon sélecteur de vitesse…

Et au moment de repartir quand je reconnecte mon téléphone à ma dynamo, un message d’alerte que je n’avais jamais vu apparaît sur mon iPhone

Je n’ai rien pour mesurer le taux d’humidité dans l’air, mais on doit être proche de la saturation.

Heureusement cette moiteur n’empêche pas de rouler, en tout cas moins que les petites montées, toujours signalées par des antennes relais à leur sommet…

J’arrive dans la ville de Taghazout où des troupeaux de chèvres m’accueillent à flancs de talus

Taghazout est une station balnéaire importante avec une belle plage

La plage est tellement belle qu’elle est pratiquement inaccessible 😟 en raison de la construction de complexes hôteliers de luxe (Radison Blue, Hilton…). Non seulement la plage est complètement privatisée mais la route que je devais emprunter est coupée par un fossé très profond, certainement creusé pour détourner les eaux d’un petit oued qui devait traverser le Radison et dont il longe maintenant la clôture extérieure jusqu’à la mer…

Après ce parcours VTT je retrouve le tracé initial de cette petite route…

Peu de temps après j’arrive à Aourir qui semble effectivement conforme à la description que Michel m’en avait faite… 🍌

Des régimes de bananes à toutes les devantures du village d’Aourir

Des tagines appétissantes alternent avec les marchands de bananes (bizarrement personne ne met de bananes dans les tagines… des pruneaux oui, mais des bananes non).

Je vais publier ce début d’article car je suis pour l’instant bloqué par un problème de téléchargement de mes photos… J’ai aussi pas mal galéré avec les connexions internet depuis quelques jours et j’ai consommé des cartes Maroc Télécom à vitesse grand V en utilisant la 4G (qui marche très bien, mais comme je n’ai pas d’abonnement Marocain je suis obligé de prendre des recharges de 20 Mo qui fondent avec l’envoi vers le blog de 4 ou 5 photos ou une seule vidéo).

Enfin la dernière raison est que la présence d’Anne me détourne un peu de mon blog… j’en suis désolé mais je suis sûr que vous me comprendrez 😉.

À bientôt pour la suite !

2023-05-02 Nationale 1 vers Tamri

Avant de partir de chez Aziz, je négocie avec lui un petit transport jusqu’à la Nationale 1 🙄

J’ai vu la route à prendre au retour et ne serait-ce que le premier raidillon dans les cailloux pour quitter le village et rejoindre une route asphaltée j’en ai au moins pour heure à pousser le vélo puis encore une heure de montagnes russes avant d’arriver à la route nationale.

Bref pas besoin de justifier ce début de paresse… en voiture dans le Berlingo d’Aziz.

Quinze minutes plus tard je suis à mon point de départ 😎

Au revoir Aziz et merci !

Ça commence en pente douce ce qui me permet d’admirer le paysage : des champs bien plantés…

et au bord de la route des arganiers et des chèvres…

Tout au long de la route des étals proposent de l’huile d’argan et des coopératives plus ou moins grandes présentent leurs produits :

Avant d’arriver à Tamanar, petite montée.

À l’entrée du bourg je m’arrête pour prendre un jus orange – banane et acheter des cartes Maroc Télécom pour recharger mon forfait « data » : depuis ce matin je n’ai plus internet… quel malheur ! Enfin je suis quand même content de pouvoir avancer dans la rédaction de mon blog car, en plus, le café où je me suis installé a le WIFI 🤩.

Je vois passer un couple de cyclotouristes qui avancent vers Essaouira et qui me font de grands signes de la main mais ne s’arrêtent pas malheureusement.

Après cette petite pause c’est reparti !

Traversée du village de Tamanar

Les meilleures choses ont une fin… et les bons cyclistes ont faim : donc stop à un petit hôtel restaurant au nom sympathique de « Les tajines bleus » où le cuistot marocain me prépare un délicieux tajine kefta (ici des boulettes). Un vrai régal son tagine.

Pendant que le cuisinier se transforme en monteur de tente berbère sur le toit terrasse…

… je décide de faire une sieste pour éviter la grosse chaleur de début d’après-midi 💤. Mais c’est surtout l’occasion de finir mon article en cours. Il est plus de 16H quand je quitte à regret ce petit hôtel – restaurant : il n’aurait pas fallu grand chose pour que je décide d’y passer la nuit 🙄

On the road again mais pas pour longtemps car je vois une coopérative d’argan avec des parterres de fleurs superbes

Cactus divers, bougainvilliers…

À l’intérieur je suis accueilli par une adorable jeune fille de 15 ans qui parle un français parfait : elle a 3 cousines qui vivent à Franconville (dans le 78 sauf erreur) et un cousin près de Toulouse et c’est avec eux que Chaimae a appris le français quand ils viennent en vacances dans la famille au Maroc.

Chaimae me donne toutes les explications sur l’huile d’argan. Comme je le pensais la version « crottes de biques » fait plus partie des origines et du folklore de la production de cette huile que des méthodes de production actuelles. Surtout pour l’huile d’argan à usage alimentaire, les amandes ne sont pas passées par les intestins des chèvres (bonne nouvelle n’est-ce pas ?). Chaimae semble presque le regretter car cela donnait un petit goût supplémentaire à l’huile 😳. Autre information : les amandes d’arganier extraites du cœur du fruit sont grillées avant d’être pressées (ce qui explique la couleur dorée de cette huile).

J’ai oublié le nom de la pâte qu’on retire du pressoir mais elle sert de nourriture pour les animaux. Quant aux coques on s’en sert comme combustible. Donc zéro gaspillage 👍

La salle d’exposition dans laquelle la jeune Chaimae est en train de ranger des flacons

Après toutes ces explications je reprends la route pour m’arrêter quelques minutes plus tard quand je croise Nigel, un cycliste irlandais…

Je dois être un extra terrestre pour lui avec ma tenue Décathlon, mes belles lunettes aux verres bleutés… lui est un exemple de simplicité : torse nu, un short, des sandales au pieds, un vélo Raleigh qu’il a retapé. Visiblement ça ne l’empêche pas de rouler et d’être un adepte de la nature (pas d’hôtel, pas de camping évidement). Il dort où il veut et semble se contenter de pas grand chose.

Nous restons près d’une demi-heure à discuter vélo, Maroc, rock, retraites, Brexit…

Nigel est venu au Maroc pour la première fois il y a 43 ans (il en a 63 aujourd’hui). Le Maroc de ses 20 ans c’était l’époque où Jimmy Hendrix venait à Essaouira. L’époque hippy battait son plein et le seul slogan était « Sea, sex and drugs » mais « la police marocaine était beaucoup plus méchante à l’époque ».

Nigel a été enseignant et il me dit venir chaque année au Maroc au printemps. En été il roule vers la Croatie où on peut vivre pour presque rien.

Nous parlons de nos groupes ou musiciens de rock favoris : Emerson Lake and Palmer, Queen et Freddy Mercury, Bowie… a.s.o.

Malheureusement si nous restons comme ça au bord de la route, à la sortie d’un virage, nous allons finir par nous faire écraser… donc il faut mettre un terme à notre conversation et repartir chacun de notre côté. Dans une semaine il reprend l’avion pour l’Angleterre à Marrakech . Et il va, bien entendu, vendre son vélo place Jemaa el Fna avant, pour éviter de payer le transport 😎

Bye bye Nigel !

Après une belle montée je vais enfin aborder le fameux « toboggan » qui me conduira vers la côte

La dernière vraie montée de la journée
Le début du toboggan
Bientôt en bas du toboggan

Normalement j’ai prévu de passer la nuit dans un des camps de surf qui se trouvent sur la plage juste après le toboggan…

Pas de chance 🥲… après m’être approché du surf camp j’apprends qu’ils n’ont plus de douche 😟 ce qui pour moi est assez rédhibitoire.

Sur les conseils d’un couple d’allemands je reprends la route pour aller jusqu’à Tamri, 10 km plus loin, où je devrais trouver un hôtel sans trop de difficultés

Effectivement l’hôtel restaurant la Bananeraie a encore une chambre libre (je n’ai vu aucun client à part moi dans l’hôtel…) et le gardien accepte de me préparer un tagine vite fait sur le pouce 😋

Donc demain je vais pouvoir repartir frais et dispo pour ma dernière étape (et oui ça se termine, malheureusement) qui doit m’amener à Agadir 😎

À demain !

2023-05-01 Essaouira – Dar Aziz (plage Tafedna)

Départ de mon hôtel d’Essaouira sans trop de regrets : je n’ai pas vraiment « accroché » avec cette ville qui semble avoir perdu son âme à cause d’un tourisme de masse.

On ne peut pas en vouloir aux marocains d’exploiter cette manne qui leur tombe du ciel, mais cette envie que semblent avoir les visiteurs de s’agglutiner en grand nombre me laisse perplexe. Donc une dernière photo et je pédale sans regret vers le sud :

Pourtant la plage d’Essaouira est très belle à cette heure-ci (peut-être parce qu’il n’y a personne, me glisse le misanthrope qui doit commencer à sommeiller en moi) :

La plage d’Essaouira

En plus je croise des dromadaires débonnaires…

Vous verrez que ma journée se trouve prise en sandwich par des dromadaires…

À la sortie d’Essaouira, je croise une cycliste française, Béatrice, qui n’est pas très en forme : douleurs à l’épaule droite après une chute. Elle va prendre le bus à Essaouira pour remonter ensuite jusqu’à Tanger. Elle vient de dormir sous la tente à l’extérieur d’Essaouira car elle n’a pas trouvé de camping… Elle a fait une boucle de Tanger jusqu’au Sud du Maroc (Merzouga)… courageuse !

Elle me dit aussi qu’il fait trop chaud pour rouler dans le sud et dans l’intérieur du Maroc : c’est en novembre qu’il faut venir selon elle. Elle semble vraiment épuisée et souffrir de son épaule.

Je n’ose pas comparer nos conditions de voyage et je me sens privilégié d’avoir passé une nuit à l’hôtel pendant qu’elle faisait du camping sauvage 😳.

Bonne chance pour la suite, Béatrice !

En ce qui me concerne, tout va bien en ce jour de fête du travail où je reçois des brins de muguets virtuels d’amis ou parents.

Même une zone de travaux me donne l’occasion de faire une petite vidéo, sans me déranger plus que ça :

En plus je traverse une zone d’arganiers qui est verdoyante à souhait :

Je ne vais pas vous faire un cours sur l’huile d’argan qui connaît un grand succès en cosmétique (et même en cuisine il me semble…?). Bien évidement l’amande du fruit de cet arbre se récolte d’une façon si particulière que c’est presque une plaisanterie d’imaginer qu’on s’huile le visage sans faire une grimace de dégoût.

Mais bon « c’est la nature…  » et les chèvres qui mangent le fruit sont des auxiliaires de production tout à fait adaptés à la tâche qui leur est confiée : éliminer l’amande par des voies naturelles. Ensuite au lieu de grimper dans les arganiers (qui sont munis de piquants), il suffit de se baisser pour ramasser les crottes de biques et faire le tri pour y récupérer l’amande. Ensuite on presse dans une meule et hop ! l’huile miraculeuse est là !

Je ne sais pas si toutes les amandes sont récupérées de cette manière ou s’il s’agit d’un folklore bien établi, mais j’irai vérifier dans la première coopérative féminine de production d’huile d’arganiers que je croiserai. J’écris « féminine » car a priori c’est une activité dévolue aux femmes et qui aurait des vertues d’émancipation. À suivre…

Le fruit de l’arganier

Après un repas rapide à Smimou je me dépêche de trouver un endroit ombragé pour faire la sieste.., selon le proverbe Touareg (et certainement le même chez les berbères) « l’ombre c’est le repos »…

Je repars ensuite vers la bifurcation qui doit me conduire à la plage de Tafedna.

Normalement il me reste 15 kilomètres à descendre pour atteindre la maison d’Aziz.

J’ai l’impression d’entrer dans une vallée heureuse : plus de bruit, plus de circulation…

Par contre je ne sais pas comment les géographes calculent les dénivelés et profils des parcours mais pour une descente en douceur, ça n’est pas tout à fait ça. Et ce ne sont pas les dromadaires rencontrés à l’avant dernier col qui diront le contraire :

En principe le profil aurait pu (dû) ressembler à ça

Bref je ne vais pas me plaindre puisque la récompense c’était l’arrivée dans un endroit superbe et sauvage, où j’ai eu l’impression d’être le seul touriste.

La vétusté des panneaux indicateurs montre qu’on est loin d’une zone touristique très fréquentée :

Presqu’au bout du hameau se trouve la maison d’Aziz

Un joli panorama à contempler depuis la terrasse :

L’épouse d’Aziz me prépare un tagine de poulet avec des raisins secs, pommes de terre, un régal 😋

Et pour finir un superbe coucher de soleil

Je n’ai pas regretté trop longtemps l’absence d’internet.., je me suis endormi comme une masse 😊

P.S. je termine cet article en faisant une longue sieste pour éviter la chaleur du début d’après-midi dans un hôtel-restaurant fort sympathique qui s’appelle « Les Tajines Bleus » 😉

2023-04-30 Camping plage Baibah – Essaouira

Petit déjeuner au Golden Baibah de Brigitte, comme prévu. J’y retrouve les quelques convives d’hier soir, dont Umberto, français ou italien ( il n’a aucun accent quand il parle français) qui est ici en vacances avec son épouse et leurs deux enfants (une fille de trois ans et un petit garçon de 6 mois).

Umberto travaille le bois de tuya, ou plutôt, les restes de bois de tuya. Il m’explique qu’au Maroc il est interdit de gaspiller la moindre copeau de bois « précieux » (ni même la sciure qui doit être récupérée et utilisée).

Avec des petites chutes de bois Umberto fait des objets divers comme des porte-savon et il m’explique que le bois de tuya est en fait un parasite qui pousse sur la racine…

Comme dirait le professeur Moustache (alias François Morel) : je mourrai moins bête 😎 mais j’ai la sensation qu’Anne va bien se moquer de moi car c’est le genre d’information qu’elle a déjà dû me donner…

La salle à manger du Golden Baibah

Mais trêve de digressions, il est l’heure de partir vers Essaouira…

D’autant que Brigitte m’a bien prévenu : avant de descendre vers Essaouira, ça va monter ! Venant d’une jurassienne, la remarque est forcément judicieuse : les montagnes du Jura sont suffisamment hautes pour avoir empêché les Suisses de nous envahir… donc ça ne va pas rigoler !

Et effectivement je m’arrête au moins cinq fois pour monter le premier raidillon 🥵

Le camping paraît tout petit, vu de la Station Spatiale Internationale où je suis monté…

Bien sûr, ça ne fait que commencer, Brigitte m’avait prévenu…

Sur la photo suivante (un beau paysage et des arbres) je suis en panne en pleine montée et je vais avoir un mal fou à me relever de la pierre qui me sert de siège…

Même le papillon de la photo suivante ne me tire pas de ma torpeur… seule la crainte de manquer le repas de midi me donne le courage de finir la montée…

Pour finir j’ai monté un peu moins de 200 mètres sur 2 kilomètres, les pentes sont quand même raides dans la région 😳

Bien sûr j’ai pris la photo une fois la montée terminée…

Les descentes sont à l’avenant des montées et, toujours d’après le GPS j’ai dépassé les 70 km/heure… ce qu’il ne faudrait jamais faire si on ignore comment un chien va sortir comme un bolide d’une entrée de maison. Il est passé derrière mon vélo mais j’aurai aussi bien pu l’écraser et faire un vol plané (qui ne sont jamais vraiment planants) tant ça s’est passé en une fraction de seconde. Je pense qu’il voulait me mordre, en tout cas il aboyait mais encore une fois tout est allé si vite (et je n’ai ni ralenti, ni fait demi-tour pour vérifier ses intentions !).

Donc prudence dans les descentes, persévérance dans les montées…

Enfin j’arrive en vue d’Essaouira : un parking sert de point de vue et de centre d’attraction pour les enfants (et pour quelques touristes…) qui font des tours de dromadaire devant leurs parents

Ça y est, je suis à Essaouira… capitale du kite et des baba-cools.

Je suis moi-même très cool après une tagine (délicieuse) :

Ceci étant, ma seule préoccupation est de trouver un hôtel avec une salle de bain et de l’eau chaude.

Après 3 essais mon choix s’arrête sur le Mumtaz Mahal (je suppose que c’est un jeu de mot ?)… la salle de bain est top !

La baignoire a dû servir de sarcophage à un pharaon…

Mais maintenant j’ai deux blogs à écrire…