2023-05-01 Essaouira – Dar Aziz (plage Tafedna)

Départ de mon hôtel d’Essaouira sans trop de regrets : je n’ai pas vraiment « accroché » avec cette ville qui semble avoir perdu son âme à cause d’un tourisme de masse.

On ne peut pas en vouloir aux marocains d’exploiter cette manne qui leur tombe du ciel, mais cette envie que semblent avoir les visiteurs de s’agglutiner en grand nombre me laisse perplexe. Donc une dernière photo et je pédale sans regret vers le sud :

Pourtant la plage d’Essaouira est très belle à cette heure-ci (peut-être parce qu’il n’y a personne, me glisse le misanthrope qui doit commencer à sommeiller en moi) :

La plage d’Essaouira

En plus je croise des dromadaires débonnaires…

Vous verrez que ma journée se trouve prise en sandwich par des dromadaires…

À la sortie d’Essaouira, je croise une cycliste française, Béatrice, qui n’est pas très en forme : douleurs à l’épaule droite après une chute. Elle va prendre le bus à Essaouira pour remonter ensuite jusqu’à Tanger. Elle vient de dormir sous la tente à l’extérieur d’Essaouira car elle n’a pas trouvé de camping… Elle a fait une boucle de Tanger jusqu’au Sud du Maroc (Merzouga)… courageuse !

Elle me dit aussi qu’il fait trop chaud pour rouler dans le sud et dans l’intérieur du Maroc : c’est en novembre qu’il faut venir selon elle. Elle semble vraiment épuisée et souffrir de son épaule.

Je n’ose pas comparer nos conditions de voyage et je me sens privilégié d’avoir passé une nuit à l’hôtel pendant qu’elle faisait du camping sauvage 😳.

Bonne chance pour la suite, Béatrice !

En ce qui me concerne, tout va bien en ce jour de fête du travail où je reçois des brins de muguets virtuels d’amis ou parents.

Même une zone de travaux me donne l’occasion de faire une petite vidéo, sans me déranger plus que ça :

En plus je traverse une zone d’arganiers qui est verdoyante à souhait :

Je ne vais pas vous faire un cours sur l’huile d’argan qui connaît un grand succès en cosmétique (et même en cuisine il me semble…?). Bien évidement l’amande du fruit de cet arbre se récolte d’une façon si particulière que c’est presque une plaisanterie d’imaginer qu’on s’huile le visage sans faire une grimace de dégoût.

Mais bon « c’est la nature…  » et les chèvres qui mangent le fruit sont des auxiliaires de production tout à fait adaptés à la tâche qui leur est confiée : éliminer l’amande par des voies naturelles. Ensuite au lieu de grimper dans les arganiers (qui sont munis de piquants), il suffit de se baisser pour ramasser les crottes de biques et faire le tri pour y récupérer l’amande. Ensuite on presse dans une meule et hop ! l’huile miraculeuse est là !

Je ne sais pas si toutes les amandes sont récupérées de cette manière ou s’il s’agit d’un folklore bien établi, mais j’irai vérifier dans la première coopérative féminine de production d’huile d’arganiers que je croiserai. J’écris « féminine » car a priori c’est une activité dévolue aux femmes et qui aurait des vertues d’émancipation. À suivre…

Le fruit de l’arganier

Après un repas rapide à Smimou je me dépêche de trouver un endroit ombragé pour faire la sieste.., selon le proverbe Touareg (et certainement le même chez les berbères) « l’ombre c’est le repos »…

Je repars ensuite vers la bifurcation qui doit me conduire à la plage de Tafedna.

Normalement il me reste 15 kilomètres à descendre pour atteindre la maison d’Aziz.

J’ai l’impression d’entrer dans une vallée heureuse : plus de bruit, plus de circulation…

Par contre je ne sais pas comment les géographes calculent les dénivelés et profils des parcours mais pour une descente en douceur, ça n’est pas tout à fait ça. Et ce ne sont pas les dromadaires rencontrés à l’avant dernier col qui diront le contraire :

En principe le profil aurait pu (dû) ressembler à ça

Bref je ne vais pas me plaindre puisque la récompense c’était l’arrivée dans un endroit superbe et sauvage, où j’ai eu l’impression d’être le seul touriste.

La vétusté des panneaux indicateurs montre qu’on est loin d’une zone touristique très fréquentée :

Presqu’au bout du hameau se trouve la maison d’Aziz

Un joli panorama à contempler depuis la terrasse :

L’épouse d’Aziz me prépare un tagine de poulet avec des raisins secs, pommes de terre, un régal 😋

Et pour finir un superbe coucher de soleil

Je n’ai pas regretté trop longtemps l’absence d’internet.., je me suis endormi comme une masse 😊

P.S. je termine cet article en faisant une longue sieste pour éviter la chaleur du début d’après-midi dans un hôtel-restaurant fort sympathique qui s’appelle « Les Tajines Bleus » 😉

4 réflexions sur « 2023-05-01 Essaouira – Dar Aziz (plage Tafedna) »

  1. Bonjour Stéphane. Tes aventures sont toujours aussi passionnantes et tous les jours je suis « accroc » de tes résumés de la journée. Je pense que tu n’est pas loin d’un petit village qui s’appelle AOURIR qui qui présente la particularité d’être le « village des bananes » : c’est surprenant de voir au Maroc les étals des commerçants avec des dizaines de régimes de bananes accrochés : en plus elles sont délicieuses. Bon pédalage …………… Michel THELIER

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    1. J’aimerais mieux avoir la pêche sur la banane pour pédaler, mais c’est un fait que j’adore les bananes 😊. En tout cas merci mon petit blog de voyage 🤩. Et demain je vais passer par Aourir, je t’achète quelques bananes au passage 😋

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  2. Salut Stéphane, J’imagine que le parcours doit te procurer de vraies suées… Et à l’arrivée on comprend la tendance à tomber de sommeil… La proximité de la maison d’AZIZ m’a ramené plus de 60 ans en arrière, alors que j’accomplissais mes 14 derniers mois de service militaire au bled du sud oranais… qui faisaient suite aux 4 mois de « classes » à Dinan et dix à St Cyr Coëtquidan… Tu as évoqué le tourisme au Maroc. Dommage que l’Algérie n’ait pas su saisir cette opportunité de développement… Autre chose, je vois que tu réussis à enrichir le parcours d’heureux contacts avec les locaux… Super… A nouveau bonne route.. Henri

    Aimé par 1 personne

    1. Bonjour Henri, j’ai eu deux fois l’occasion de visiter l’Algérie, dans l’extrême sud, la première fois c’était une randonnée à pied dans la région de D’Janet et la seconde fois en moto de D’Janet à Tamanrasset puis le Hogar avec l’ermitage de Foucaut. J’ai trouvé ça magnifique comme toutes les régions de désert. Ici c’est nettement moins désertique mais on trouve une culture berbère qui n’a jamais disparu et qui retrouve depuis quelques années le droit d’exister (c’est devenu une langue officiellement enseignée dans le primaire). On trouve des berbères dans tout le Maghreb et même au-delà. En tout cas ce sont des populations qui n’ont pas du tout les mêmes frontières que celles des états actuels. Bien qu’ils nous mettent un peu dans le même sac que les Arabes en tant qu’envahisseurs, ils sont très cordiaux avec les français. En tout cas leur dire « merci » en berbère (tan an mirt) ça déclenche des sourires qui sont sincères.

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