J 040 Kemerevo – Tyazhinskiy

Mardi 19 Juin 2018

Je quitte mes 3 Ours (ou 4 si on veut) sans trop de regret et je prends la route de bon matin.

À huit heures moins le quart, j’arrive sous un timide soleil au Café Fortuna ou j’aurais dû arriver hier.

Je ne sais pas pourquoi mais ça me fait penser au Bagdad Café de Percy Adlon.

Pas de motel mais vraiment beaucoup de gentillesse dans l’accueil.

La patronne m’amène successivement un petit message manuscrit qu’elle m’a écrit pendant que je mangeais mes œufs sur le plat

J’attends un petit coup de main de la part de lecteurs russophones de ce blog, pour une traduction (si elle explique que je mange mes œufs comme un cochon, ne vous fatiguez pas à traduire ! )

Ensuite elle me fait cadeau d’une bombe de lotion anti-moustiques… c’est quand même sympa de penser à mon épiderme et aux démangeaisons consécutives des piqûres de moustiques.

Et pour terminer j’ai droit à un petit pain fourré à la confiture…

Comment appeler ça sinon de la gentillesse à l’état pur ?

Je quitte à regret mais le cœur content le Café Fortuna

Encore une grande descente (et la grande montée qui va avec…) et je retrouve une route plus plate.

Mais pour occuper mon esprit je m’aperçois que je n’ai plus d’accès internet : mon solde est passé à – 1,54 rouble.

C’est ballot. Je roule une trentaine de kilomètres en me faisant une raison, mais quand même ne pas pouvoir donner de nouvelles, ne plus envoyer d’article sur le blog… dur de se priver de ce moyen de communication.

Je m’arrête dans un café et chance il y a du WIFI : je charge les photos de mon article d’hier et je le publie rapidement.

Je consulte Google et je vois que dans une vingtaine de kilomètres je traverse Mariinsk qui semble être une ville importante.

Je vois qu’il y a deux boutiques de Beeline, mon opérateur russe.

Je vais être sauvé rapidement.

A 11H30 j’ai fait 80 km et je suis dans Mariinsk qui est une vraie ville avec centres commerciaux, jardins publics, gare…

À midi mon compte est rechargé et je finis la traversée de la ville en passant un pont sur la Kilia (le pont est aussi étroit que la rivière est large).

A une heure et quart je passe devant l’hôtel où je pensais m’arrêter pour dormir. Mais vous êtes d’accord c’est un peu tôt pour se coucher …?

Donc je fais une pause-café et une recherche d’un nouveau point de chute.

Je dois passer à côté de Thiazinskyi où il semble y avoir 2 hôtels. Je conciliabule par Whatsapp avec Laurent qui me suit pas à pas (roue à roue) et nous choisissons celui qui a 2 bons commentaires…

Ensuite je demande à mon agence de voyage en France (Anne…) d’appeler l’hôtel pour vérifier qu’il n’est pas fermé pour travaux, qu’il y a de la place…

Ça n’est pas franchement indispensable de faire ça mais c’est bon pour elle de parler russe au téléphone.

Ceci étant c’est un petit détour d’une dizaine de kilomètres mais bon je suis en pleine forme aujourd’hui (l’absence de douche hier soir y serait-elle pour quelque chose ?).

Cent mètres avant la bifurcation il y a… un autre hôtel, sur le bord de l’Avtograda Baïkal. Donc zéro détour.

Certes je ne suis pas fatigué mais quand on peut économiser ses forces…

Je m’installe donc au Cafe-Gostinitsa Den.

Tout à l’air bien : chambre à 700 roubles (10€), sanitaires communs propres, lave-linge et баня… j’en rêvais presque d’un bania.

Après la douche je constate qu’il pleut… si j’avais choisi l’hôtel dans Thiazinskyi, je serais sous l’averse.

Je sors du баня comme un homard.

J’étends mon linge et c’est l’heure du repas.

Dans la salle à manger des sud-coréens sont en train de dîner :

Ils disent le bénédicité au début du repas ce qui me met sur la voie pour deviner leur nationalité. La jeune femme doit être leur interprète car elle parle Russe et c’est elle qui commande les plats pour toute la table.

Pendant tout leur repas ils se frappent le visage et les bras : ça n’est pas un signe de mortification religieuse… ce sont les moustiques !

Ça m’étonne qu’ils n’aient pas une application « anti-moustiques » dans leur téléphone portable !

Le mien est posé sur la table et les moustiques m’évitent :

Mosquito free

Je saisis l’occasion de la fin du repas pour saluer un de ces Coréens du Sud et lui montrer cette petite application.

Souvenir de la promo CPA 87-Daniel Garillot, je lui parle de notre voyage à Séoul un an avant les JO d’été, ma visite de Pusan. Il m’explique qu’ils viennent de Pyeongchang, la ville où ont eu lieu les JO d’hiver cette année.

Évidemment la présence d’un français l’intrigue et je lui explique rapidement mon voyage en vélo. Du coup il appelle ses amis pour leur présenter l’intrépide français-chasseur de moustiques-connaissant leur pays…

Nous nous quittons avec les salutations et courbettes d’usage et plein de souhaits respectifs de réussite et de chance… c’est beau l’amitié entre les peuples, non ?

Voilà une belle journée de vélo (près de 130 km), de rencontres sympathiques… c’est formidable de voyager !

A demain si vous le voulez bien.

(J’essayerais de vous parler des ours…)

12 réflexions sur « J 040 Kemerevo – Tyazhinskiy »

  1. Ben dis donc, une application contre les moustiques!!! On n’arrête pas le progrès !!! Mais que d’aventures….Et bien, belle soirée…Pas besoin de te dire bonne nuit, car avec tous les efforts fournis dans la journée, je suppose que tu n’as pas besoin de « berceuse »….Et bon vent…sans pluie….avec un peu de soleil….mais pas trop…pour demain !
    Bizzzzzzzzzzzzz

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    1. Je ne sais pas si tous tes souhaits seront exaucés mais de toute façon il faudra être fataliste… la météo n’est pas mauvaise a priori, mais j’ai l’impression qu’ici les prévisions sont assez « incertaines » ! 🤔

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  2. Ce soir les nouvelles arrivant plus tôt,c’est avec l’apéro dans la cour de la ferme que
    nous les lisons avec toujours le même enthousiasme…pour l’apéro tu sembles raisonnable pour la vodka….ce qui n’était pas notre cas….dans le train!!!
    Même si ça monte et que ton vélo est bien lourd…la forme est là.
    Bises. JL+F*

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    1. Je crois que je vais me laisser tenter un de ces jours… j’ai déjà pris un petit verre l’autre jour avec Fabrice en mangeant un peu de caviar. Le tout est de ne pas dépasser la dose prescrite, n’est-ce pas ?

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  3. la route est belle avec ces dénivellations mais aussi ces paysages, monuments et histoires, j’attends les ours avec impatience!! je vous trouve au top , c’est un plaisir de vous voir tous les jours on ne s’ennuie pas mais vous n’avez pas l’air de vous ennuyer non plus que de découvertes humaines courage a+

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  4. A Seva,
    Stéphane m’a dit que vous souhaitiez savoir pourquoi je lui ai donné ce prénom : d’abord la sonorité me plaisait et aussi l’originalité (en 1953 il était peu usité).
    Je savais qu’il était d’origine Slave mais je ne savais pas qu’il voulait dire « voyageur » et bien sûr je ne pensais que 65 ans plus tard Stéphane pédalerait sur les routes de Russie.
    Il accomplit son rêve, se réjouit des rencontres qu’il fait et de connaître la gentillesse et l’hospitalité des Russes. Il n’oublie pas votre accueil et celui de votre famille. Je vous remercie de l’avoir si chaleureusement reçu et de lui avoir fait connaître votre grande et belle ville d’Ekaterinburg.
    Merci
    Gilberte MAILLARD

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  5. Même à distance Tata prend soin de toi Stephane 😍
    Courage et quel plaisir tous les matins de voir où tu en es et le péripéties de la veille.
    Bisous

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    1. Merci Claire ! Partager ce voyage fait vraiment partie du plaisir qu’il me procure… tous les jours je vous envoie un morceau de 100 km environ de la Russie. Aujourd’hui ça va être un peu plus de km je crois ! 😎

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