
C’est toujours triste de quitter des personnes qui vous ont si gentiment accueilli, surtout quand ils ont le caractère et le charisme de Zhapar.
Un petit déjeuner rapide avec lui (Kulash n’est pas levée je pense) et un policier de passage puis c’est la photo d’adieu :

Je commence le trajet par 5 km vent dans le dos en passant le long de l’aéroport.
Puis je rejoins la route principale où je m’arrête pour faire le plein ( d’eau, est-il besoin de le préciser ?) :

J’ai prévu une étape courte aujourd’hui (un peu plus de 40km). Mais il y a une belle montée bien raide à 15 km de l’arrivée à Nurkent.
En attendant le paysage de montagnes enneigées est superbe :

On comprend pourquoi l’eau circule en abondance 😋.
J’ai l’impression de rouler a bonne allure et de me rapprocher de mon but

Comme la route est assez rectiligne, peut-être qu’en regardant bien…

Non, pour l’instant c’est seulement le petit mur à 7% qui m’attend.
Pendant la montée je fais des pauses assez fréquentes pour reprendre mon souffle et saluer les chauffeurs dont le camion est en panne dans cette montée qui est dure pour les moteurs mécaniques aussi.

Il y a aussi des troupeaux et leur berger à cheval à admirer (bonne excuse pour faire une pause :

Enfin j’arrive en haut où a été érigé un monument (en mon honneur ? Comment pouvaient-ils savoir ?)

Un petit temps de repos à l’ombre d’un abri de parking :

Et déjà j’arrive à Nurkent où j’ai prévu de passer la nuit dans un dortoir de je ne sais trop quoi…
Nurkent est connue pour sa centrale solaire photovoltaïque de 50 MW (je suis certain que vous le saviez, tout comme moi avant de voir le panneau)

La ville est aussi connue pour son usine d’engrais ou son centre d’équarrissage. En tout cas vous échappez à l’odeur des abords de Nurkent puisque je n’ai pas trouvé l’option « envoi de parfum » sur WordPress.
Elle est enfin connue pour son absence d’hôtel… J’avoue que j’étais presque soulagé quand un jeune automobiliste à qui je demandais l’endroit repéré sur Google, s’est montré catégorique sur le fait que Nurkent n’avait pas d’hébergement de type hôtel ou dortoir…
Par contre il m’a indiqué un hôtel 15 km plus loin.
J’arrive donc au village où je devrais trouver à me loger. La première personne à qui je demande l’hôtel me répond « nietto Gostinitsa ». Réponse claire.
Je passe devant une statue de chevalier Kazakh, au look impressionnant :

Je rentre un peu dans le village et je pose la même question à un client d’une station service qui me regarde sans comprendre 😬
Je m’arrête dans un magasin pour prendre une boisson fraîche (une marque bien connue mais comme ils ne me sponsorisent pas, je ne la citerai pas). En sortant un jeune homme venu déposer sa voiture au garage voisin me demande s’il peut faire quelque chose pour moi. Je lui explique que je cherche l’hôtel et il me dit que c’est « dans le centre » et qu’il peut me conduire. Je lui montre le vélo pour qu’il comprenne que je peux me déplacer.
Au même moment une jeune femme sort de la maison jouxtant le garage et commence à me parler en anglais.
Ses explications sur la localisation de l’hôtel sont les mêmes que celle du client du garage (et que celles données par l’automobiliste de Nurkent).
Donc direction centre-ville et, arrivé sur place, j’interroge 4 personnes qui m’affirment qu’il n’y a pas d’hôtel…
Comme je suis à moins d’un kilomètre du garage j’y retourne illico presto pour re-questionner mes deux jokers qui me confirment tous les deux qu’il y a bien un hôtel…
Alors que je vais probablement expérimenter une crise de nerfs, la belle-maman de l’angliciste sort de chez elle et m’invite à y dormir ce soir 🤩.
Super proposition que j’accepte avec plaisir 😊
Je suis donc invité à poser mon vélo, retirer mes chaussures et rentrer dans la maison pour un thé préparé par Aizhan, accompagné d’un plat de riz et d’un peu de viande.
Aizhan est donc l’épouse du garagiste. Elle est professeur d’anglais pour des élèves de 8 à 17 ans Ils ont deux garçons. L’aîné, Beksultan, a une dizaine d’années et il part à sa séance de judo.
Dehors la maison s’agrandit et le beau-père d’Aizhan fait construire un grand bâtiment sur 2 niveaux : sur la rue une extension du garage de son fils, de l’autre côté un bania de grande taille. Au premier étage Aizhan m’explique qu’elle pense ouvrir un cours privé d’Anglais.
Omirzak, le beau-papa, est en train de remplir des brouettes de terre en décaissant une zone à bétonner. Comme je suis un peu oisif je lui donne un coup de main en allant vider les brouettes devant la maison et en aplanissant la zone décaissée.
Une fois ce (petit) travail effectué, nous nous arrêtons car, s’il y a du béton disponible, il est utilisé par un ouvrier Ouzbek qui cimente des encadrements de portes.
Je pose donc mes affaires dans la maison et m’installe dehors quand arrive un second invité : un mouton.
Je ne suis pas sûr qu’on lui réserve la même hospitalité qu’à moi quand je vois Omirzak préparer un couteau de bonne dimension…
⚠️ Les images qui suivent peuvent choquer les âmes sensibles 😭. Veuillez confirmer que vous avez plus de 18 ans…



Seisekul, l’épouse du maître de maison, prépare de son côté les abats :

Et Aizhan récupère tout ça pour préparer le repas et congeler les morceaux qui seront en trop :

Le plus jeune des deux garçons, Danial, rentre à la maison et il m’offre une friandise locale : un bonbon-fromage de chèvre 😋
20H : il va bientôt être l’heure de passer à table 😋
Un premier service rassemble Zhasulan, le mari d’Aizhan, et trois de ses amis.
J’apprends que le délicieux mouton que nous savourons a été sacrifié pour le visiteur français : je suis honoré de ce présent qui, heureusement, profite à toute leur communauté.
Quand nous nous sommes restaurés, Zhasulan et ses amis quittent la table.
Un ami d’Omirzak et sa femme nous rejoignent. C’est le beau-père d’un autre fils d’Omirzak.
Le repas continue à cinq :

Notre repas est l’occasion de questions multiples sur les voitures, les retraites, la guerre en Ukraine, la famille…. Aizhan doit être épuisée de son double rôle de cuisinière-hôtesse et traductrice ! Bravo et merci à elle.
Ensuite c’est l’heure pour le cycliste d’aller se coucher sur un canapé lit dans le salon.
Dans la cuisine un autre service commence avec les jeunes enfants et Aizhan qui peut enfin se restaurer.
Pendant la nuit je suis réveillé par l’orage, bien content d’être à l’abri et pas sous la tente 👍.
Encore merci à toute cette famille qui m’a offert si gentiment l’hospitalité 🙏.
C’est super sympa ce sens de l’hospitalité ! A méditer…
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J’ai cru un instant que tu voulais m’éditer… mais c’est vrai que l’accueil Kazakh est particulièrement chaleureux et désintéressé. Pour les deux jours au Paradis je n’ai pas pu payer un kopeck (enfin un Tenge)… c’était invitation du français à vélo !
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