Il est 10H, première pause ce matin.
Je suis parti de mon hôtel après 9H15… difficile d’absorber les 4 heures de décalage horaire et la nuit dans l’avion. Et puis le premier jour il faut rééquilibrer les bagages, tout changer de place… ça prend du temps.
Donc une petite photo devant l’hôtel :

Et me voilà parti pour 85 kilomètres (qui s’allongeront un peu)
Après une vraie piste cyclable sur quelques centaines de mètres, c’est l’option « trottoir sur le côté gauche de la route » qui s’impose et il est très difficile (impossible pour qui veut rester en vie) de traverser en raison d’une circulation dense.
Enfin un feu de circulation et je rejoins « ma » voie de circulation sur la M-36 où je me cale bien à droite sur le bas-côté : les réflexes de la circulation appris en Russie il y a 4 ans reviennent vite.
Ça roule tranquillement, il fait bon (21°), grand ciel bleu.
Une station service et je m’arrête pour un café (bien chaud), une crème glacée-pain d’épice (enfin c’est une espèce de pain d’épice monté sur un petit bâton, façon crème glacée et nappé de chocolat). C’est écœurant à souhait mais ça devrait m’apporter quelques calories 😜
Dans la station, hyper-moderne, est rangé dans un coin un pick-up (pour les plus jeunes : comprenez un « tourne-disque », et puis si vous ne comprenez toujours pas regardez la photo)

Il est un peu rafistolé mais venez avec vos 45 tours et vous pourrez danser.

Cette station se trouve à quelques centaines de mètres du panneau indiquant la sortie de Nur-Sultan. Pendant que je fais la photo du panneau je me fais rattraper par un jeune cycliste, D’mitri (ou plutôt Dimitri, mais il l’a prononcé comme ça quand nous nous sommes présentés).
Dimitri fait le trajet de Nour-Sultan à Karaganda en vélo pour son plaisir et pour enrichir sa chaîne YouTube.

Même s’il roule plus vite que moi, j’arrive à le rattraper car il s’arrête de temps en temps pour filmer.
Je le dépasse définitivement quand un conducteur lui demande un renseignement et qu’il s’arrête visiblement un bon moment car je ne l’ai pas revu. Peut-être demain à Karaganda ?
Ce genre de rencontre, même si elle est fugitive, fait du bien. Comme les petits coups de klaxon qui retentissent accompagnés de signes d’encouragement. Finalement même si le paysage est plutôt monotone le temps passe vite.
Il y a ces panneaux qui vous font prendre la mesure des distances dans ce pays…

Après Karaganda, la prochaine ville est Almaty (l’ancienne capitale du Kazakhstan), 1.000 km plus loin. C’est comme si il n’y avait rien (enfin pas grand chose) entre Lille et Marseille.
De temps à autre il y a des distractions, comme ces deux camions qui ont des ailes…

Je suis bien d’accord avec vous ils ne peuvent pas vraiment s’envoler avec de tels appendices. Mais se faire « porter pâle » pourquoi pas ?
Je croise ensuite une antiquité qui, comme le pick-up, a connu l’ère soviétique :

On passe du modernisme de la pâle d’éolienne à la résurgence du passé avec ce bus (?) qui a l’air de remplir son office car le conducteur n’est pas seul à l’intérieur.
Côté balance commerciale, un bon point pour Saint Gobain qui semble placer au Kazakhstan ses produits Isover pour l’isolation des bâtiments (ici une station service en construction) :

Côté souvenir, comme souvent le long des routes, des cénotaphes rappellent aux passants la disparition d’automobilistes malchanceux :

Ici une plaque rend hommage à Anatole Mikhaïlovitch Khrapati

Je suis tellement enthousiasmé par ses petits impromptus que je décide de dépasser mon étape prévue originellement à Anar et de poursuivre jusqu’à Osakarovka où m’attend un motel de rêve 😴

J’avoue que j’ai fait trois fois le tour avant de rentrer car, comme vous le voyez, le responsable de la signalétique de l’hôtel l’a joué de façon sobre, très sobre.
Ceci étant les avis Google (que vous pouvez consulter) sont excellents.
J’y ajouterai certainement le mien demain car, au delà de la sobriété, on sent ici l’âme d’une demeure accueillante et amicale, même si le style est un peu, comment dire sans vexer quiconque, « surgi du passé ». Même la jeune fille du bar qui joue sur son ordi a une espèce de Candy Crush, semble sortie d’un film des années cinquante… 🤣
Mais la bière est excellente et elle est très contente de m’expliquer les spécialités maison par l’intermédiaire de la dictée de Google Traduction : après la soupe je vais avoir des raviolis (pilminis) et une tranche (adin , une seule) de kleb (du pain).

Sa collègue, en charge des chambres, avait été plus spontanée en me proposant une « bolchoï palladin » (comprenez « une grande serviette ») quand je suis allé prendre ma douche 😊
La suite demain !
Ça commence très bien. Un plaisir de suivre tes mots.
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En te lisant Stéphane, on a l’impression de voyager à tes côtés !
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